2022 - billet d'humeur
Le billet d’humeur
Cela fait déjà quinze jours, quinze journées qui se sont écoulées pour m’extraire de cette gangue. Avant qu’elle ne durcisse et me retienne prisonnier, intellectuellement. Il faut tout entreprendre et se remettre debout. Vous ne trouvez pas curieux cette atmosphère épaisse, grise, brumeuse, étouffante, fumeuse, qui jour après jour n’arrive pas à se dissiper. Un vague couvercle qui retient à peine un bouillonnement. A la saison, c’est un bon pot au feu qui peut faire l’affaire. Une recette simple et facile à mettre en œuvre. Mais depuis quelques semaines, c’est le feu qui est à l’affiche dans tous les médias. Mais dans quels médias. Les officiels, presse et télés rejetés pour ce qu’ils sont ou qu’ils ne seraient plus selon les dires d’un grand nombre d’individus abonnés aux infos. Et voilà ces infos qui se répandent comme des trainées de poudre jusque dans le moindre petit coin d’un territoire à partir du moment où l’on est branché. Mais branchés sur quoi et avec qui. Avec qui. Un réseau formé par des amis, plutôt des alliés qui pensent tous dans la même direction sans aucun souci de vérité, ni de réalité. Vérité et réalité proposées comme des marchandises vendues en dose individuelle et homéopathique. Tout cela pour dire que la notion de collectif a complètement disparu de nos écrans. Fenêtres lumineuses remplies de fausses nouveautés prédigérées. Tout un salmigondis de bruits servi à des proies idéales ; qu’est ce peuple ou plutôt cette foule gavée, noyée par les « vraies » informations.
Pour conclure, un vrai titre de la presse « investir dans une vache, attention aux arnaques ». Une autre formule plus adéquate serait « investir dans une vache, on recherche des ânes ».
- les trois mots : Loque, beau et temps
Une vraie loque ce matin. Bon dieu j’ai encore les yeux ou plutôt le cerveau rempli d’un nuage de bulles. J’attends qu’elles s’évaporent et je fais un essai de rétablissement vertical. Je suis allongé sur la banquette comme si j’avais croisé un réverbère. Et tous ces coups de marteau, ils ne peuvent pas arrêter. C’est si lointain tout ça. J’ai la tête complètement élugie. Et maintenant la télé avec le bulletin météo, brouillard très dense dans la matinée et beau temps cet après-midi. Bon, je vais attendre l’après-midi.
Patrice Monchy, le 12 décembre 2018