2016 - Tout n'est pas rose #1

Photographies, collages et texte > Patrice Monchy / Maison Yvonne Guégan Caen (fr14)

Tout n’est pas rose #1

« je ne cherche pas à choquer qui que ce soit. Il est pour moi naturel de faire ce que je fais et d’utiliser ce que j’utilise » (1).
Cette pièce, réalisée en dernier, a fourni le titre de cette exposition.

«  Tout n’es. pa. ro.e » est un souvenir rapporté d’un voyage autour de mon atelier.
Ce souvenir est un assemblage d’objets éparpillés et d’idées rangées dans les cavités de la mémoire. Elles sont semblables à des écailles de peinture accrochées sur un mur cherchant à retenir une lumière signifiante. Certaines restent suspendues, d’autres disparaissent dans le gouffre du temps. Les objets, eux, sont variés. Un morceau d’affiche décollé, des messages publicitaires, des photographies photocopiées, des icones accompagnant une réclame, une image sur un poster, une étiquette de produits alimentaires, des ombres de silhouettes, un visage aux lèvres rouges dans une revue, une paire de ciseaux, un cutter et un tube de colle.

Ils ne sont pas seuls dans ce bazar. Des fragments de papier massicoté attendant dans des poches en plastique, des piles de journaux s’élevant quotidiennement, des articles de presse découpés, un classeur regroupant des matériaux divers, une cueillette de fragments abandonnés sur le sol des trottoirs parcourus, des photographies patientant dans des fichiers virtuels, d’autres en noir et blanc dormant d’un sommeil argentique dans des boîtes, des pièces terminées accrochées aux murs accompagnées de tirages photographiques. Sans oublier le stock d’affiches publicitaires non collées et d’affiches décollées de leurs supports.

Tout ce désordre apparent, guidé par les livres, les articles de presse, les réflexions, les prises de vues en photographie, les séances de cinéma, les émissions de télévision, les concerts, les pièces de théâtre, les manifestations syndicales ou ce qu’il en reste, les voyages, les déplacements à pied, en bus…, les expositions, les conversations, les rassemblements divers, l’utilisation de logiciels, …, a conduit à la réunion de cette quinzaine de pièces assemblées sous le même thème pour dessiner le fil conducteur de cette présentation : un monde en pleine confusion.

Le parcours d’invention conduisant à cette exposition puise son énergie tout simplement dans les anfractuosités de la mémoire nourries par mon vécu.

(1) Richard Stankiewicz (1955), Le triomphe de l’art américain, Ecole de new-York, T3, Irving Sandler, éditions Carré, 1991